2ème partie de la croisière à la voile sur « Marie-Soizic »
du 25 avril au 03 mai 2010
de La Martinique à Trinidad et Tobago (au large du Vénézuela).
(Voir les photos dans l’album photos du site)
Cette navigation dura 9 jours pour parcourir 262 miles marins (environ 485 km) en faisant 7 escales :
- De La Martinique à Marigot Bay (Île de Sainte Lucie) – 30 miles marins :
Dernières emplettes avant le départ de la Martinique : petits boudins antillais introuvables et remplacés par du pâté. Dommage !!!
Retour de la voiture chez le loueur.
Départ à 11h30 – Arrivée à 15h30 le tout à la voile...... Ouf, enfin !!!
Panne du jour : le loch ne fonctionne plus (réparation non réussie).
Dès notre arrivée dans la splendide Marigot Bay, Alain et moi sautons dans l’annexe pour nous rendre aux bureaux d’administration et réaliser les formalités d’entrée et de sortie (40€)
Achat de bananes à un charmant vendeur local se présentant auprès du bateau sur une planche à voile qu’il actionne à l’aide d’une rame.
Visite de la magnifique baie à bord de l’annexe, puis à pied. Endroit touristique très, très fleuri offrant de superbes points de vues vers la baie et la mer.
Particularités : la baie semble appartenir à la société « Moorings », un petit funiculaire de fabrication artisanale permet aux locataires/propriétaires de regagner leurs villas construites à flanc de coteau. Dans la baie, nous avons croisé deux très grands et luxueux voiliers.
Soirée passée à bord.
- De Marigot Bay à Bequia (Îles de St Vincent and Grenadines) – 63 miles marins
Départ 6h du matin – Arrivée à 15h. 9heures de navigation (80% à la voile vitesse du bateau : 7 à 9 nœuds et 20% au moteur)
En approchant de la marina, un photographe prend une photo de Marie-Soizic depuis son canot. Il se présentera le lendemain matin pour nous la vendre...... Nous ne l’acquérrons pas.
15h30 : formalités à terre (douane, immigration, marina) et tour pédestre du mignon village très fleuri comprenant un petit marché sympa. Rencontrons de nombreux Rastas. Balade très courte mais sympa.
Reste de la journée passée à bord.
- De Bequia à Mayero (Îles de St Vincent and Grenadines) – 25 miles marins
Départ 9h30 du matin – Arrivée à 11h30. 2 heures de navigation toutes voiles dehors........ Super !! (Vent de travers – vitesse du bateau de 10 à 11 nœuds).
Devant notre mouillage, une longue plage de sable blanc en anse, un petit resto sous des paillottes, quelques autres bateaux et de nombreux oiseaux qui viennent se poser sur les proues du voilier. L’île est petite et de l’autre côté de la plage qui s’affine en bande de sable, on peut voir la mer et les bateaux qui passent...... Endroit paradisiaque.
Je saute à l’eau, nage jusqu’à la plage puis me promène sur celle-ci. Cette très courte balade me mène à quelques « habitants locaux » qui vendent des chemises très colorées, des paréos multicolores, des carapaces de tortues, des statuettes et autres réalisations artisanales. Retour à la nage vers Marie-Soizic, l’eau est délicieusement belle, turquoise et est à très bonne température.
Soirée passée à écouter de la musique assis à l’avant du bateau face à ce petit paradis.
- De Mayero à Tobago Cays (Îles de St Vincent and Grenadines) – 3,5 miles marins
Départ 9h15 du matin – Arrivée à 10h30. 1h15 de navigation au moteur.
Superbe mouillage au sein d’un site protégé (coût 10€) dans une baie à l’eau turquoise, 1 à 2 mètres de profondeur autour du voilier, vues superbes à 360°.
Nous sommes entourés de plusieurs îlets aux plages de sable blanc bordées de palmiers. Nous distinguons à proximité le riff, la barrière de corail qui revit car elle est protégée et surveillée. Au mouillage, nous sommes abordés par plusieurs petits vendeurs locaux (pains, t-shirts peints à la main, langoustes, ....). Nous achetons une langouste que nous dégusterons avec bonheur le soir.
Dès que l’ancre nous fixe, nous sautons dans cette belle eau attirante et délicieuse pour notre plus grande joie. Les fonds sont soit de sable blanc, soit composés de tâches d’algues dans lesquelles vivent une multitude de petits poissons multicolores. Nous allons les observer à l’aide de nos masques et tuba, c’est magnifique.
A quelques brasses de notre mouillage, on a délimité une aire qui est une réserve de tortues. Nous nous y rendons à l’aide de l’annexe et pendant des heures, nous plongeons à l’aide de palmes, masque et tuba afin d’observer et toucher les magnifiques tortues peu farouches et dotées de carapaces couleurs « noyer » (c’est normal sous l’eau !!!) très reluisante. Elles sont superbes et broutent tranquillement les petites algues à mon côté. En revenant de cette réserve, nous prolongerons notre découverte jusqu’à la barrière de corail où nous plongerons à nouveau pour l’observer. Elle était morte (coraux, gorgones etc....), elle revit. J’ai vu de nouveaux coraux bien verts pousser à nouveau autour desquels vivent une multitude de poissons multicolores.... C’est bon signe et me fait très plaisir.
Nous passerons la journée à nager, plonger, et méditer devant ce superbe paysage paradisiaque.
Panne du jour : le déssalinisateur se bouche, le tuyau d’entrée d’eau de mer lâche prise et déverse environ 200 litres d’eau dans la cale moteur, il faut pomper et écoper.
- De Tobago Cays à Union et Carriacou (Îles de St Vincent and Grenadines) – 11 miles marins
Départ 9h30 du matin – navigation mi moteur, mi voiles.
En arrivant, formalités très onéreuses ici (douane, immigration, marina).
Nous procédons ensuite à un léger avitaillement dans un petit super marché local pas bon marché du tout (fruits, légumes, boissons, viande et poissons surgelés, ....).
Nous levons ensuite l’ancre pour nous rendre dans un mouillage hyper sympa où survient la très, très grosse panne du jour relatée par Alain dans l’un de ses mails, je le cite :
« Et moi j’ai fait ma bêtise en talonnant méchamment à Sandy Island (Cariacou) et tordu un safran, ce qui nous a fait faire le trajet de Cariacou à Prickly Bay (Grenade) sur un seul safran. »
En effet, en voulant mouiller le catamaran, Alain l’a conduit dans les cailloux, il a méchamment talonné, comme il dit, et a eu beaucoup de mal à se tirer de cette situation. Heureusement, comme je l’avais suggéré, d’autres navigateurs au mouillage dans la baie vinrent à notre secours avec leurs annexes et poussèrent sur la coque du voilier pour le dégager des rochers dans lesquels il était coincé. Nous nous en sommes finalement sortis. Dès l’ancre fixée dans un endroit sûr, Alain a plongé pour constater que les deux safrans étaient abîmés, mais surtout que l’axe du safran tribord était tordu, plié et inutilisable car impossible de le redresser bien sûr. De plus, la barre d’inox qui relie les deux safrans et qui est commandée par le gouvernail du bateau était aussi pliée et il a fallu la déconnecter. Résultat, nous n’avions plus qu’un safran pour naviguer. Cela fausse évidemment la direction qu’on veut donner au bateau et puis, il fallait espérer que le gros et seul effort qu’on imposait au safran unique n’allait pas le détériorer. Selon quoi nous ne pouvions plus nous diriger. L’ancre dérapant, vu l’état du bateau et l’impossibilité de réparer sur place, nous sommes retournés au mouillage devant la douane et la gare des ferrys.
Suite à cela, ayant le moral en berne, j’ai passé la soirée sur ma couchette.
- De Union/Carriacou à Prickly Bay (Grenade) – 40 miles marins avec un seul safran.
Départ 9h du matin – Arrivée à 14h30. 5h30 de navigation à l’aide d’un seul safran + les voiles sur une mer calme (heureusement), un vent faible (heureusement) sauf lorsque nous avons passé la pointe sud de l’île de Grenade.
Nous sommes au mouillage dans une petite marina faisant partie d’un superbe hôtel avec grande piscine à bord affleurant et divers bars et restos dont nous ne profiterons pas. Il est parfois dommage d'être au mouillage car il faut utiliser l'annexe pour se rendre à terre et lorsque seul le chef de bord s'autorise à la manipuler et qu'on dépend donc de lui, on est souvent bloquer à bord. Dommage. C'est pourquoi j'avais insisté pour être à quai en Martinique.
En arrivant, Alain part seul réaliser les formalités administratives.
Ensuite, nous allons faire le plein d’eau et de gasoil au ponton.
Soirée passée à bord.
Le lendemain, nous louons un taxi afin de visiter l’île aux épices comme on l’appelle car elle possède une usine de traitement des noix de muscade.
Malheureusement, c’est dimanche et il n’y a aucune vie sur l’île avant « l’après-sieste » de l’après-midi où l’on rencontrera quelques personnes et surtout des hommes revenant du bistro.
La visite est néanmoins agréable, nous passerons par la capitale de l’île, St Georges et son fort, nous nous baladerons vers 2 cascades (à l’une d’elles un parc très fleuri m’a permis de prendre de belles photos macros et aussi d’acheter de beaux colliers très parfumés car confectionnés par une fillette à partir de graines et d’épices) et un lac (au bord duquel des habitants préparaient un repas pique-nique d’une manière traditionnelle), nous avons croisé une sympathique vendeuse de maïs grillés au bord de la route, avons acheté des noix de muscades dans une petite échoppe, et du poisson à un petit pêcheur installé à la sortie d’un village. Nous rentrons à 15 h puis dînons de pizzas afin de liquider les quelques dollards locaux qui encombraient le porte monnaie commun.
La soirée se passe calmement à écouter de la musique à bord.
- De Prickly Bay à la marina de Chaguamaras (ïle de Trinidad et Tobago) où hivernera « Marie-Soizic » - 80 miles marins.
Départ 5h30 du matin – Arrivée à 18h. 9h30 de navigation à l’aide d’un seul safran + les voiles sur une mer agitée (malheureusement), un vent fort et de face (malheureusement) et donc pas mal d’appréhension, mal à l’aise car pour coordonner les manœuvres, il faut quelqu’un à la barre tribord où se trouve les commandes moteurs et quelqu’un à la barre bâbord qui est la seule manoeuvrante. Heureusement, arrivé à proximité de l’île, des dauphins nous accompagnent un moment, les premiers dauphins rencontrés depuis le départ de Porto Rico. Mais notre émerveillement et bonheur de cette rencontre fut de courte durée car il a fallu mettre les moteurs en route et panne du jour : le câble de commande des gaz du moteur bâbord reste calé et refuse toute action. Heureusement, une visite dans la cale moteur permet sa réparation. Coordonnant nos manœuvres avec maîtrise et habileté, nous amarrons le catamaran à un quai de la marina.
Les quelques jours suivants :
sont consacrés au nettoyage intérieur et extérieur du bateau, à son désarmement, à le sortir de l’eau, à l’accompagner vers son lieu d’hivernage où il se reposera sur bers jusqu’à la saison prochaine octobre/novembre 2010 où après certaines réparations indispensables il reprendra la mer vers d’autres destinations.
Merci à « Marie-Soizic », à Marie-Françoise et Alain, ses propriétaires, de m’avoir permis de partager ces moments à leur bord et de vivre de merveilleuses découvertes parsemées d’émotions diverses, d’inquiétudes (dixit Alain par mail : « Et voilà c’est fini. Ce ne fut pas une grande année pour Marie Soizic. Elle n‘a même pas voulu nous amener au-delà des horizons que nous connaissions puisqu’elle a démâté dès le départ de Porto Rico. Et moi j’ai fait ma bêtise en talonnant méchamment à Sandy Island (Cariacou) et tordu un safran, ce qui nous a fait faire le trajet de Cariacou à Prickly Bay (Grenade) puis de Prickly Bay à Trinidad sur un seul safran. La ligne droite était devenu une inconnue et il a fallu trouver les bons réglages de voile, pas ceux qui faisaient bien avancer le bateau, mais ceux qui lui permettaient d’aller le plus droit possible ».
et de bonheurs en naviguant pour la première fois sur un catamaran.
(Voir les photos dans l’album photos du site)
Entretemps, je rencontre Patrick, propriétaire de « Caramel », voilier sur lequel je regagne la mer Méditerrannée en traversant l’océan Atlantique par les Açores et Gibraltar.Caramel a hiverné à Trinidad et n’a plus navigué depuis 1 an. J’aide à le remettre à l’eau. Son équipage arrive et est au complet pour lever l’ancre le 9 mai.
(Récit du retour de « Caramel » à suivre...)
